dimanche 29 avril 2012

David Lynch - The Angriest Dog in the World

" The Angriest Dog in the World strip came about when I was working on Eraserhead. I drew a little dog. And it looked angry. And I started looking at it and thinking about it, and  I wondered why it was so angry.

And then I did a four-block strip with the dog never moving- three panels were set in the day anyone was at night. So there's passage of time, but the dog never moves. And it struck me that it's the environment that's causing this anger- it's what's going on in the environment. He hears things coming from the house. Or  something happens on the other side of the fence, or some kind of eather condition.

It finally boiled down more to what he hears from inside the house. And that seemed like an interesting concept. That it would just be balloons of dialogue from within the house with a dog outside. And  what was said in the balloons might conjure a laugh. 

The L.A Weekly wanted to publish it. So they published it for many years. After a couple of years, it was in the Baltimore Sun as well. Every Monday I had to come up with what to say. Then I would phone it  in. I wouldn't always do the lettering and sometimes I didn't like the way the lettering looked, so toward the end I did some of the lettering again.
 The editor who had taken on the cartoon went off to other paper partway through the run, and I had different editors. Toward the end of the nine years, the same editor who had taken it on came back to the paper. And he asked me not to do it anymore. It had run its course. "

David Lynch , Catching the Big Fish .



jeudi 26 avril 2012

On Elephant's grief


"Consider a scene. On the edge of the savanna, an elephant rots. The cow had been sick for a week, stumbling, alone, over the hot plain. Ten days ago, it fell in the dust and died. Now its flesh has decomposed.  Only the large skeleton recalls the mammoth's grandeur. A herd lurches near to the bones. The pack incomposed of females, all related, led by the matriarch. They'vehad no prior to contact with the dead beast.

They stand over the corpse. With theur trunks, they gently probe the bones, seizing choice remains, turning them in the sun, then dropping them. Eventually, each picks up a bone or tusk and carries it hundreds of yards away. "

Eric G. Wilson , Everyone Loves a Good TrainWreck, 2012

T.Valentine - Daddy Long Leg - The Vampire Play at The Friars Club


Nick Tosches 


T . Valentine 





Coleman et son acolyte en profanateur de sepulture 



dimanche 22 avril 2012

Weegee - Coney Island - 1944


 " It was after midnight and jet black. One of those nights when the moon forgets to come out...but sweathearts like that. I took my shoes off so as not to get sand in them and went walking in my stocking feet on the beach, being careful not to bump into any couples. I wouldn't want to disturb them for the world. Once in a while I would hear giggle or a  happy laugh, so I aimed my camera and took a picture in the dark using invisible light.

It was so still. Once in a while there would be a flicker of a match lighting a cigarette. Love Making is so exhausting ... a happy kind of exhaustion ... and a cigarette gives one a chance to rest up and hear the heartbeat of one's partner  . . . .

I walked nearer to the water's edge and stopped to rest against a life guard station look-out. I thought I heard a movement from above so I aimed my camera high and took a photo, thinking it was a couple who liked to be eclusive and do their love making nearer the sky. When I developed the picture, I saw that the only occupant on the look-out had been a girl looking dreamly towards the Atlantic Ocean. ...
What was she doing there among all the lovers ?... '


Weegee - Nacked City

mardi 17 avril 2012

Le peintre et son double - l'étrange histoire du Portrait de Dorian Gray

Lorsqu'en 1943, le réalisateur Albert Lewin décide d'adapter le célèbre roman d'Oscar Wilde à l'écran , il se voit confronter à une difficulté majeure: quel peintre saura rendre plastiquement  l'immonde métamorphose du portrait de Dorian Gray ? 

 Ivan Le Lorraine Albright, originaire de Chicago sera désigné pour donner un visage à l'un des personnages les plus délicieusement abjects  de la Littérature. Le style figurative du peintre, tourmenté et anxiogène, s'accorde en effet parfaitement à rendre les traits corrompus du jeune Dandy. L'oeuvre maudite, dévoilée à la fin du film deviendra alors un élément clé de mise en scène, son apparition dynamitant  l'univers ouaté et bourgeois  dans lequel se situe l'intrigue. 

Aussi curieux que cela puisse paraitre , c'est à Malvin Albright, le frère jumeau d'Ivan, autant dire son double, à qui sera confier au départ la version classique du portrait de Dorian Gray. Si Albert Lewin changera finalement d'avis au dernier moment, confiant cette tache à un autre artiste , le peintre portugais Henrique Medina, il demandera aux  jumeaux Albright de s'afficher ensemble autour de la toile de Malvin, celle qui ne figure pas dans le film, lors d'un reportage photographique réalisé par Life Magazine. 



Les Jumeaux Albright et le premier portait de Dorian Gray


Les Jumeaux Albright et le mannequin ayant servi de modèle au monstrueux portrait.


Le visage de Dorian Gray , dans la version de Medina


 Premieres transformations 



Ivan Albright - Le portrait de Dorian Gray 
Celle-ci fut offerte par le peintre à l' Art Institut of Chicago en 1977



jeudi 12 avril 2012

Shigeo Fukada - Shadow Sculptures - 1982/1988


The Kiss of Death


The Original Spinners


?


One cannot cut the Sea



mardi 10 avril 2012

Grus Americanus - Cindy Sherman , femme-proie en diorama

Rétrospective de Cindy Sherman au MoMA : Au dernière étage de l'institution new-yorkaise,  Janus  et ces mille masques déploie sur les cloisons du musée les facettes d'un visage photographié sous toutes les coutures. Bien qu'il se démultiplie à l'infini,  le minois de l'artiste américaine reste une énigme fardée et impénétrable que trente ans de carrière  n'auront fait qu'étoffer. Une fois l'identité de l'artiste dissoute,  la réalité physionomique révèle la féminité dans toute sa complexité,  parfois sublimée,  souvant parodique,  virant sans remords vers le grotesque. 

Moi qui pensait bien connaitre l'oeuvre de Sherman , j'ai été désarçonné en apprenant que l'univers hystérique de la mode avait fait appel à ces talents. Sherman a en effet  réaliser de nombreux clichés publicitaires destinés à finir dans des magazines comme Harper's Bazaar , Vogue ou Cosmopolitan. Il y a là la trace d'un parti-pris incongru mais judicieux venant des marques de prêt-à-porter qui ont choisi pour promouvoir leur garde-robe, un caméléon femelle capable de se muter en tous archétype féminin, même les plus dérangeant.

Une seule chose est sur : pas de compromission possible, Sherman a, dans ces séries comme dans les autres , un contrôle drastique sur son image et il n'est pas possible de lui imposer de quelconque figure de style. De la même façon, les atours qui l'habillent ne sont qu'un point de départ autour duquel s'édifie la trame narrative de l'image et ne constitue pas une entrave à sa théâtralité. 


Parmi toutes ces mises en scène, l'une d'entre elle à retenu mon attention. La jeune femme s'y représente en pied, recouverte d'une cape de plumes blanches, dans un décor plutôt ambigüe, à la fois naturel et grossièrement fabriqué. Son air craintif et retenu tranche avec l'exubérance qu'elle affiche parfois, une attitude austère reprise par la pâleur de l'image qui dénote de  son amour traditionnelle pour la couleur.

Ce type de composition , Sherman l'empreinte au diorama, un dispositif de présentation que l'on retrouve d'ordinaire dans les musées d'histoire naturel américain, notamment à New York et Chicago. Dans ce système muséographique,  les animaux naturalisés sont mise en scène dans un décor représentant leur habitat naturel,  reconstitué en trompe l'oeil sur un panorama peint.  Sur cette image , Sherman donc détourne l'esthétique d'un système de présentation à but pédagogique, se métamorphosant en Grue Blanche , copiant l'attitude gracile et apeurée du plus grand oiseau du continent American et devenant une femme-proie mise à nue par les regards des fashionistas avides de papier glacé.


Grues Blanches , Diorama du Museum of Natural History , New York.

Anna Coleman Ladd et les hommes sans visages

Anna Coleman Ladd , artiste et socialiste, décide à la fin du premier conflit mondiale d'utiliser ses dons pour resculpter les visage meurtris des soldats français. Recréant des prothèses réalistes et des mâchoires fantômes, l'artiste aura permit au vétérans de la Grande Guerre de retrouver un semblant de vie sociale. L'histoire raconte que beaucoup de gueules-cassés finirent projectionnistes dans les cinémas de quartier: mis à l'écart du monde dans les abysses des salles obscures, ces Quasimodos d'un autre temps évitaient alors d'effrayer la populace au contact de leur faciès ravagés par les bombardements.