mardi 15 mai 2012

Qui est LA II et pourquoi n’a t-il jamais été reconnu ? - by Clayton Patterson

  
 ( Image utilisée par Clayron Patterson pour promouvoir l'exposition LA II organisée à la Outlaw Gallery . On y voit comment les deux artistes coproduirent visuellement leurs oeuvres, l'un ajoutant  " LA II " , "LA ROCK" ety d'autres sigles autour des " Radiant babies" d'Haring.)

Cet article n’a qu’un seul but : remettre en mémoire l’histoire d’Angel Ortiz , artiste portoricain basé dans le Lower East Side .
 Jeffery Deitch , specialiste de Keith Haring et directeur du Los Angeles Museum of Contemporary Art ( MOCA ), refuse depuis trop longtemps d’accorder à Angel Ortiz la place qu’il mérite dans l’Histoire de l’Art. Connu sous le nom de « Little Angel » et «  LA II », Ortiz eût une importance cruciale dans le processus qui permit à Keith Haring d'acceder  la notoriété  et à son œuvre d’aboutir au succès retentissant qu’on lui connaît. Pourtant, à cette heure, Angel Ortiz n’a gagné ni l’estime, ni l’assentiment qui lui est dû,  c’est-à-dire d’avoir inspiré de façon majeure son comparse Keith Harring, ayant  considerablement influencé une œuvre désormais acclamée par la critique.

De fait, le nom et l’identité du premier bras droit de Keith Harring -  Angel Ortiz – qui s’associa au  peintre pour créer ce style visuel qui fit son succès, ne figureront que rarement au côté de leurs œuvres réaliséss en collaboration et ce aussi bien dans les expositions que dans l’histoire de l’art et de sa littérature.

Angel Ortiz mérite d’être célébré comme l’un des artistes portoricains les plus importants et talentueux qu’ait engendré le Lower East Side au XXème siècle. Désormais, sans qu’elles lui soient attribuées, ses œuvres appartiennent à des collections privées et institutionnelles, ses dessins sont également reproduits dans des ouvrages ou sur des produits dérivés sans qu’il en ait connaissance ou qu’il aipu donner son accord. En d’autres termes, Ortiz a été soigneusement évincé du monde de l’Art. En 1982, lors de la première grande exposition commune de Keith et LA II chez Toni Shafrazi, la galerie ne référencera que Keith Haring et bien qu’Ortiz y exposa également des œuvres, celles-ci ne lui seront pas attribuées. 

Quelques temps après la mort prématurée de Keith Haring, le Withney Museum of American Art organisa une rétrospective du peintre. Angel Ortiz s’invita à l’une des visites guidées passant en revue l’accrochage de l’exposition. Le groupe  s’arrêta alors pour admirer l’une des collaborations des deux artistes, attribuée à tort à Haring seul.  LA intervient : « Qui est LA II ?» Le guide, mal informé (ou ignorant tout de la situation ) lui affirma qu’il s’agissait d’un artiste noir décédé quelques années auparavant . Ortiz démentit bien sûr cette information, révélant son identité au guide qui écourta les explications de l’artiste portoricain et appela la sécurité.

Haring débuta sa carrière en tant qu’artiste graphique. Une fois son partenariat avec Ortiz établi, l’imagination du peintre et son vocabulaire visuel s’enrichirent et s’étoffèrent considérablement, phénomène directement lié à leur alliance. Le rôle qu’ Ortiz a joué dans le développement artistique d’Haring fut clairement déterminé en travaillant sur des œuvres communes.

De leur collaboration découle une complementarité visuelle singuliere : leur sens de l’échelle, de l’espacement , la consistance des lignes et des motifs. Cette interdependance l’était également d’un point de vue pratique : rapidité d’exécution et endurance. Les deux artistes travaillaient de façon similaire et en parfaite adéquation. Peu de temps après les premiers succès du duo Haring/Ortiz, les opportunités se multiplièrent : possibilité d’être représenté par les galeries, vernissages à l’étranger, exposition tremplin dans les musées les plus prestigieux.


Apres qu’Haring est cherché à tout prix à rencontrer LA II au début des années quatre vingt, les deux hommes furent partenaires durant six années consécutives, au cours de la décennie de carrière d’Haring. De fait, selon LA, cette collaboration perdura en effet jusqu’en 1989, date à laquelle Haring cessa de peindre.  Ensemble, ils produirent des centaines d’œuvres aujourd’hui cotées et prisées des collectionneurs, exposées aussi bien à New York, Tokyo qu’en Europe. Ce partenariat n’a finalement que peu de différences avec celui qui unit Braque et Picasso aux origines du mouvement cubiste, mise à par le fait que Braque gagna la reconnaissance qui lui était due. Par ailleurs, il est important de rappeler que les écrits de Keith Haring ont toujours fait mention de LA II en racontant son histoire. C’est à Deitch et au Withney, parmi d’autres  historiens de l’Art, critiques et marchands que l’on doit d’avoir négligé ou omis le rôle joué par Ortiz  dans la genèse et le développement de l’œuvre d’Haring dans son ensemble.

Il existe deux épais ouvrages abondamment illustrés faisant autorité sur l’œuvre de Keith Haring : l’un écrit par Jeffrey Deitch, l’autre par le Withney Museum. Aucun de ces livres ne mentionne le nom de LA II dans les reproductions des œuvres effectuées avec Haring , ainsi que celles réalisées en solo par l’artiste portoricain
  ( Angel Ortiz , photo : Clayton Patterson )

Deitch se vante d’avoir entretenu une relation de longue date avec Keith Haring. Selon son site web, www.deitch.com/gallery/about.html, il connaissait ce dernier depuis 1980 et est devenu le représentant exclusif de l’artiste et de ses biens. Toujours est-il,  bien qu’il soit une autorité respectée concernant l’œuvre d’Haring et le directeur d’une prestigieuse institution , Deitch ne peut apparemment pas faire la distinction entre une pièce réalisée par Haring seul et une autre, coproduite par le duo Haring/ Ortiz. Pourquoi ?

Angel Ortiz, alias LA II , est-il invisible car portoricain ? Ce refus de lui inscrire une place dans l’histoire de l’Art est-il le signe flagrant du classicisme et de l’élitisme ? Angel Ortiz fait-il trop «  ghetto » pour les cénacles petit bourgeois ? Quelles véritables raisons justifient ce mépris flagrant à l’égard de l’intégrité historique concernant l’attribution et la provenance de l’œuvre de Keith Haring ?
Comme de nombreux artistes, talentueux et authentiques, le style d’Ortiz est facile à identifier. Son trait si personnel constitue la signature visuelle de son travail, sans parler des nombreux « tags » qui pullulent explicitement sur chacune de ses œuvres. N’importe qui (sauf peut-être un critique d’Art aguerri comme Deitch) pourrait certifier de la contribution créative d’Ortiz. Les inscriptions «  LA II », « TNS » et «  LA ROCK » figurent distinctement sur des pièces qui sont néanmoins attribuées seulement à Haring.

Pourriez-vous imaginer combien il serait démoralisant que votre œuvre soit montrée au musée, dans des collections privées, reproduites dans des ouvrages d’art et étudiée en classe, sans qu’aucun crédit ne vous soit accordé ? C’est pourtant le destin d’Angel Ortiz.  Il est aujourd’hui temps pour le directeur du MOCA Jeffrey Deitch, ponte du monde de l’Art aux Etats-Unis, de rétablir une fois pour toutes la vérité. 

Source :  THE VILLAGER, New York, Volume 80, Number 40, March 3 - 9, 2011
Trad :  Laeti

dimanche 29 avril 2012

David Lynch - The Angriest Dog in the World

" The Angriest Dog in the World strip came about when I was working on Eraserhead. I drew a little dog. And it looked angry. And I started looking at it and thinking about it, and  I wondered why it was so angry.

And then I did a four-block strip with the dog never moving- three panels were set in the day anyone was at night. So there's passage of time, but the dog never moves. And it struck me that it's the environment that's causing this anger- it's what's going on in the environment. He hears things coming from the house. Or  something happens on the other side of the fence, or some kind of eather condition.

It finally boiled down more to what he hears from inside the house. And that seemed like an interesting concept. That it would just be balloons of dialogue from within the house with a dog outside. And  what was said in the balloons might conjure a laugh. 

The L.A Weekly wanted to publish it. So they published it for many years. After a couple of years, it was in the Baltimore Sun as well. Every Monday I had to come up with what to say. Then I would phone it  in. I wouldn't always do the lettering and sometimes I didn't like the way the lettering looked, so toward the end I did some of the lettering again.
 The editor who had taken on the cartoon went off to other paper partway through the run, and I had different editors. Toward the end of the nine years, the same editor who had taken it on came back to the paper. And he asked me not to do it anymore. It had run its course. "

David Lynch , Catching the Big Fish .



jeudi 26 avril 2012

On Elephant's grief


"Consider a scene. On the edge of the savanna, an elephant rots. The cow had been sick for a week, stumbling, alone, over the hot plain. Ten days ago, it fell in the dust and died. Now its flesh has decomposed.  Only the large skeleton recalls the mammoth's grandeur. A herd lurches near to the bones. The pack incomposed of females, all related, led by the matriarch. They'vehad no prior to contact with the dead beast.

They stand over the corpse. With theur trunks, they gently probe the bones, seizing choice remains, turning them in the sun, then dropping them. Eventually, each picks up a bone or tusk and carries it hundreds of yards away. "

Eric G. Wilson , Everyone Loves a Good TrainWreck, 2012

T.Valentine - Daddy Long Leg - The Vampire Play at The Friars Club


Nick Tosches 


T . Valentine 





Coleman et son acolyte en profanateur de sepulture 



dimanche 22 avril 2012

Weegee - Coney Island - 1944


 " It was after midnight and jet black. One of those nights when the moon forgets to come out...but sweathearts like that. I took my shoes off so as not to get sand in them and went walking in my stocking feet on the beach, being careful not to bump into any couples. I wouldn't want to disturb them for the world. Once in a while I would hear giggle or a  happy laugh, so I aimed my camera and took a picture in the dark using invisible light.

It was so still. Once in a while there would be a flicker of a match lighting a cigarette. Love Making is so exhausting ... a happy kind of exhaustion ... and a cigarette gives one a chance to rest up and hear the heartbeat of one's partner  . . . .

I walked nearer to the water's edge and stopped to rest against a life guard station look-out. I thought I heard a movement from above so I aimed my camera high and took a photo, thinking it was a couple who liked to be eclusive and do their love making nearer the sky. When I developed the picture, I saw that the only occupant on the look-out had been a girl looking dreamly towards the Atlantic Ocean. ...
What was she doing there among all the lovers ?... '


Weegee - Nacked City

mardi 17 avril 2012

Le peintre et son double - l'étrange histoire du Portrait de Dorian Gray

Lorsqu'en 1943, le réalisateur Albert Lewin décide d'adapter le célèbre roman d'Oscar Wilde à l'écran , il se voit confronter à une difficulté majeure: quel peintre saura rendre plastiquement  l'immonde métamorphose du portrait de Dorian Gray ? 

 Ivan Le Lorraine Albright, originaire de Chicago sera désigné pour donner un visage à l'un des personnages les plus délicieusement abjects  de la Littérature. Le style figurative du peintre, tourmenté et anxiogène, s'accorde en effet parfaitement à rendre les traits corrompus du jeune Dandy. L'oeuvre maudite, dévoilée à la fin du film deviendra alors un élément clé de mise en scène, son apparition dynamitant  l'univers ouaté et bourgeois  dans lequel se situe l'intrigue. 

Aussi curieux que cela puisse paraitre , c'est à Malvin Albright, le frère jumeau d'Ivan, autant dire son double, à qui sera confier au départ la version classique du portrait de Dorian Gray. Si Albert Lewin changera finalement d'avis au dernier moment, confiant cette tache à un autre artiste , le peintre portugais Henrique Medina, il demandera aux  jumeaux Albright de s'afficher ensemble autour de la toile de Malvin, celle qui ne figure pas dans le film, lors d'un reportage photographique réalisé par Life Magazine. 



Les Jumeaux Albright et le premier portait de Dorian Gray


Les Jumeaux Albright et le mannequin ayant servi de modèle au monstrueux portrait.


Le visage de Dorian Gray , dans la version de Medina


 Premieres transformations 



Ivan Albright - Le portrait de Dorian Gray 
Celle-ci fut offerte par le peintre à l' Art Institut of Chicago en 1977



jeudi 12 avril 2012

Shigeo Fukada - Shadow Sculptures - 1982/1988


The Kiss of Death


The Original Spinners


?


One cannot cut the Sea



mardi 10 avril 2012

Grus Americanus - Cindy Sherman , femme-proie en diorama

Rétrospective de Cindy Sherman au MoMA : Au dernière étage de l'institution new-yorkaise,  Janus  et ces mille masques déploie sur les cloisons du musée les facettes d'un visage photographié sous toutes les coutures. Bien qu'il se démultiplie à l'infini,  le minois de l'artiste américaine reste une énigme fardée et impénétrable que trente ans de carrière  n'auront fait qu'étoffer. Une fois l'identité de l'artiste dissoute,  la réalité physionomique révèle la féminité dans toute sa complexité,  parfois sublimée,  souvant parodique,  virant sans remords vers le grotesque. 

Moi qui pensait bien connaitre l'oeuvre de Sherman , j'ai été désarçonné en apprenant que l'univers hystérique de la mode avait fait appel à ces talents. Sherman a en effet  réaliser de nombreux clichés publicitaires destinés à finir dans des magazines comme Harper's Bazaar , Vogue ou Cosmopolitan. Il y a là la trace d'un parti-pris incongru mais judicieux venant des marques de prêt-à-porter qui ont choisi pour promouvoir leur garde-robe, un caméléon femelle capable de se muter en tous archétype féminin, même les plus dérangeant.

Une seule chose est sur : pas de compromission possible, Sherman a, dans ces séries comme dans les autres , un contrôle drastique sur son image et il n'est pas possible de lui imposer de quelconque figure de style. De la même façon, les atours qui l'habillent ne sont qu'un point de départ autour duquel s'édifie la trame narrative de l'image et ne constitue pas une entrave à sa théâtralité. 


Parmi toutes ces mises en scène, l'une d'entre elle à retenu mon attention. La jeune femme s'y représente en pied, recouverte d'une cape de plumes blanches, dans un décor plutôt ambigüe, à la fois naturel et grossièrement fabriqué. Son air craintif et retenu tranche avec l'exubérance qu'elle affiche parfois, une attitude austère reprise par la pâleur de l'image qui dénote de  son amour traditionnelle pour la couleur.

Ce type de composition , Sherman l'empreinte au diorama, un dispositif de présentation que l'on retrouve d'ordinaire dans les musées d'histoire naturel américain, notamment à New York et Chicago. Dans ce système muséographique,  les animaux naturalisés sont mise en scène dans un décor représentant leur habitat naturel,  reconstitué en trompe l'oeil sur un panorama peint.  Sur cette image , Sherman donc détourne l'esthétique d'un système de présentation à but pédagogique, se métamorphosant en Grue Blanche , copiant l'attitude gracile et apeurée du plus grand oiseau du continent American et devenant une femme-proie mise à nue par les regards des fashionistas avides de papier glacé.


Grues Blanches , Diorama du Museum of Natural History , New York.

Anna Coleman Ladd et les hommes sans visages

Anna Coleman Ladd , artiste et socialiste, décide à la fin du premier conflit mondiale d'utiliser ses dons pour resculpter les visage meurtris des soldats français. Recréant des prothèses réalistes et des mâchoires fantômes, l'artiste aura permit au vétérans de la Grande Guerre de retrouver un semblant de vie sociale. L'histoire raconte que beaucoup de gueules-cassés finirent projectionnistes dans les cinémas de quartier: mis à l'écart du monde dans les abysses des salles obscures, ces Quasimodos d'un autre temps évitaient alors d'effrayer la populace au contact de leur faciès ravagés par les bombardements.


jeudi 22 mars 2012

The Pythian Temple


La Physian Lodge fut édifiée en 1926 pour servir de lieu de culte à l'Ordre  des Chevaliers de Pythias, une organisation paramaçonnique fondée durant la Guerre de Sécession. Thomas W.Lamb, surtout connu pour construit d'opulents " Movie Palaces", en conçu la façade Art Deco , un délire composite mélangeant des motifs architecturaux égyptiens , babyloniens et assyriens. 



jeudi 15 mars 2012

Clayton Patterson - Satan's Sinners Nomads - The Last Gang of the Lower East Side -

Ca y est , j'ai enfin pu rencontrer Clayton Patterson dans ses quartiers d'Essex Street....


Autrefois nommé The Outlaw Gallery, le petit immeuble à deux étages renferme aujourd'hui les archives du photographe: des centaines de boites à chaussures triées par années , des kilomètres de bande magnétique ayant tout vu et tout captée, des prémices de la scène Hard-Core aux flamboyances des Dragqueens du Pyramid Club, GG Allin, Kembra Pfahler, Ron Athey et tout les autres ... Les mille et unes frénésies d'une contre-culture entropique dont nous n'avons de souvenirs qu'à travers ses archives et dont Mondo New York , réalisé plus tard et souvent " mis-en-scène", échouera à en restituer le magnétisme déjanté. 



Dans un coin de la pièce horizontale, caché dans l'obscurité, se trouve ce gilet aux couleurs des Satan's Sinners. Voici son histoire , ou plutôt celle de son clan , racontée dans un article écrit par Patterson qui, avec Hunter S. Thompson,  est dans doute le seul à avoir pu documenter intimement les anti-héros d'une Amérique dans ce qu'elle a de plus archaïque.

"Photo by Clayton Patterson
In an article for the Spirit in the 1980s, a masked Cochise shows a handgun and crack cocaine that he and some associates took away from a crack head who was selling near kids. Cochise took the crack and gun and threw them in the river."
"Documenting the streets and the people of New York City, in my case, mostly the Lower East Side, can yield rewards as well as have its drawbacks. Most of the negative incidents happen because people are high on drugs or drunk, or have something to hide, or because the people are paranoid and imagine you are working for some government authority. Or for whatever psychological reason I have never been able to figure out, the police have also been known to take great offense to being documented doing their job. But the rewards far outweigh the downside.
In 1990 Dinkins becomes mayor of N.Y.C. In 1991 Tompkins Square Park is cleared of the homeless and closed for renovations. Then the band shell is torn down. Then “Dinkinsville” on Eighth St. burns down as cops come in to evict the lot, and the protests continued.
One day there is a constant and aggressive ringing of my doorbell. I answer the door and standing there are three menacing-looking guys all wearing colors. The black and red colors look like the kind of embroidered patches a motorcycle club wears on the back of their jackets. The top rocker in black letters with a red background reads, “SATAN’S SINNERS.”


On the bottom rocker, in the same color scheme is “NOMADS.” The middle patch is made of a white skull with a red eye patch covering the left eye, wearing a WWII German black helmet with a red swastika in the middle. The background has an outline of flame in black. A strong image, to say the least.

From the person I assumed was the leader I get the intimidating: “Yo, what’s up?” Followed by, I hear that you have been documenting people in the park and giving the information to the cops.
I respond with, Not sure where you are getting your information from, but I tell you I shot the riot tape that helped get the night classified as a police riot. I have been arrested a bunch of times for documenting police brutality, and no, I do not work for the cops.
I was lucky. Turns out that Cochise, the leader, was an intelligent person and he said he would get to the bottom of this. And he did.
One of the junkie protesters by the name of Stacy, living in a squat with her Satan’s Sinner boyfriend Rocco, wanted to see me beaten up. Why Stacy was mad at me, who knows?
I discovered that the Satan’s Sinners had no connection to motorcycles, but were an L.E.S. street gang. And they were the last of the L.E.S. classic street gangs. Spider, who shows up in my ’88 Tompkins Square police riot tape, is a member of “Tent City” and is an associate member of the Sinners. Another gang member, Mantis, also lived in T.S.P. and was a member of Tent City, which is why Cochise had a Tent City button on his jacket.
As far as people go, these guys did not scare me, since I grew up in a tough working-class neighborhood. I left home between grade 9 and 10. I had been homeless and was a high school dropout, so talking to these guys was not a big stretch for me.
The blessing that came out of this initial confrontation was truth trumped the lies and Cochise realized Stacy was lying. When the drama died down, I found out that the gang’s clubhouse was in a casita (a small shack), in a lot, which extended between Third St. and Fourth St., between Avenues C and D. This was the last of a long tradition of street gangs on the L.E.S.
Turns out that Cochise and I became friends, which meant that I was able to document the Sinners. I was given unlimited access. And in return, I did what I could to help them with whatever useful assets I could provide. After I learned that Cochise was the person who designed the club’s colors, I knew that he was an authentic artist, so I persuaded him to get involved with painting and drawing. He produced a sizable body of artwork and I included him in some art shows in my gallery.
The good fortune that came out of Cochise producing art is I was able to intrigue Herbert (Bert) Waide Hemphill, Jr., to look at Cochise’s work. Bert was one of the founding members of the Folk Art Museum in N.YC. I had made Bert a Clayton cap, an embroidered jacket back and had documented his story on video and in photographs. So I knew something of Bert’s discriminating taste. One day Bert and I came to visit Cochise at the clubhouse, and Bert ended up purchasing some of Cochise’s work. When Bert passed, his prized collection ended up in museums.
Since the Sinners were the last street gang on the L.E.S. and there are people seriously interested in the history of N.Y.C. street gangs, and the L.E.S. gangs have been so overlooked, I wanted to get them as much exposure as possible. I introduced a few of the members — including Heavy, Mantis, Manny and Cochise — to Flo Kennedy and she interviewed them for her TV show. At this time I was connected to the Spirit newspaper, and a reporter did a story on the club. A reporter for Channel 9 news interviewed the Sinners. Since I documented tattoos and had a connection to Outlaw Biker magazine, I got a writer from the mag do a story on the gang. I included them in one of my “Clayton Presents” M.N.N. public-access TV shows. Angel, one of the members, worked as a custodian for the Cooper Square Committee. And both he and Manny were acoustic guitar players and singers. I have an especially poignant moment in one of the videos taken at “Sucker Hole” — the old band shell at Grand St. on the F.D.R. Drive — where Manny sings “Pardon Maria.”
The gang was interested in tattoos. Most of the tattoos they had were done by hand poking. Cochise and Heavy wanted a professional tattoo done with modern electric equipment. Since I was the president of the Tattoo Society of N.Y., I brought them to a club meeting and introduced them to artists. This was during a period when tattoos were illegal in N.Y.C., and it was an underground activity. The club was responsible for incubating the N.Y.C. generation that broke out in the early ’90s. One of the top artists did Satan’s Sinner tattoos on Cochise and Heavy. Cochise in turn gave me a handmade prison tattoo machine for my Outlaw Art Museum collection.
The Sinners hold down an especially important section in the Clayton archives, and many productive things happened during that period. The downside, the dark and evil side came out when Cochise drank a belly full of hard liquor. For some drinkers, Jack Daniels can come on like liquid crack. One especially dark and dangerous night, Cochise and another member, for all intents and purposes, killed two members. However, they lived, and Cochise and Heavy were sent to prison. Heavy is still locked up, and recently, after 18 years, Cochise came out.
In jail Cochise turned his life around. He did a four-year apprenticeship and got his journeyperson’s papers as an offset lithographic press operator. Now that he is out, he wants to be a guidance councilor for the youth who are at risk at getting into the lifestyle. There are no more street gangs on the L.E.S., but they have been replaced by different kinds of associations, like the Bloods, the Crips and the Latin Kings, which can lead to going to prison and are national rather than just neighborhood. My interest is that Cochise continues making his art, since I would like to show his new work, and my hope is that he will write a book about L.E.S. street gangs. I would like to help him with this book project."

source : http://www.thevillager.com/?p=2286

I

mardi 13 mars 2012

Blackgang Chine Bazaar - La baleine de l'Ile de Wight - 1842


Se prendre pour Jonas en achetant de la vaisselle: une brillante idée d'Alexender Dabell qui métamorphosa la boutique de son parc d'attractions en une experience de régression digestive inégalable.